OU L'ON ENVISAGE LE SON DANS LES CORDES

Publié le par gilles MALATRAY

LE FIL QUI CHANTE

Je me souviens,
le téléphone à ficelle,
deux godets, deux pots de yaourts,
une ficelle tendue entre une bouche et une oreille,
Un, deux, trois, ce sera toi !
Des paroles enfantines, de cris, des chants, des fou-rires échangés...
jeux...











Je me souviens,
Une corde excitée par le vent,
un cable, un boyau, un hauban,
Une part de mythologique, du sacré, du rituel,
L'art éolien, l'installation dans un paysage...











IMAGINEZ LE VENT,
IL SIFFLE,
IL GEINT,
IL GEMIT,
IL ORCHESTRE PARFOIS UN PAYSAGE,
ENTIER,
DE SES RUDES MELOPPEES,
DE SES HALEINES IMPERCEPTIBLES.

Je me souvient,
Une harpe éolienne,
Et un vent tout à la fois instrumentiste et chef d'orchestre,
mais capricieux,
parfois désepéremment absent,
laissant l'instrument sans voix,
ponctuellement muet,
parfois faisant tressaillir les cordes jusqu'à la saturation de l'entêtement,
pour faire chanter les voix des disparus,
les morts chantants,
ou simplement par jeu,
loin du sacré, des rites et des mythologies.

     
   






Juste pour le plaisir de l'oreille,
pour des espaces tonifiés,
pour des constructions éphémères.

CLIQUER-ECOUTEZ














Je me souviens,
En passant sur un pont,
suspendu,
un jour venté,
les haubans vibraient,
tissaient des mélodies aériennes,
sans cesse en mouvement,
comme insaisissables, CLIQUEZ-ECOUTEZ CHANTER
les pilones devenaient de merveilleux résonnateurs,
en y collant l'oreille,
on sentait la matière craquer, CLIQUEZ-ECOUTEZ , l'oreille collée













Et encore,
dans d'immenses plaines australiennes;
morcelées de clôtures,
a perte de vue,
des barbelés,
fences,
drôle d'endroit pour un concert !
Et pourtant,
en caressant de l'archet ces barbelés,
ils chantent eux aussi
de bien étrange façon,
nostalgiques,
comme les paysages qu'ils quadrillent.





CLIQUEZ-ECOUTEZ LE CHANT DES BARBELES


















Je me souviens,

Une petite voie ferrée,
et toujours,
le vent.
En bordure des rails,
une ligne de  téléphonique,
ses poteaux régulièrement plantés,
ses fils porteurs de paroles.
Or ce jour venté,
les fils sont devenus ,
comme par magie,
porteurs-transmetteurs de voix,
de secrets,
de colères,
de joie,
Et aussi générateurs de sons,
sous la caresse d'Eole.
Porteurs en dedans,
générateurs en dehors,
harpe éolienne imprévue

.


                                                      

CLIQUEZ-ECOUTEZ, le fil qui chante















Je me souviens enfin,

d'amis musiciens,
travaillant,
longuement,
à la fabrication d'un son,
du bout de leur archet,
de leurs doigts,
pinçant des cordes,
conscients que,
si pour l'auditeur,
la musique paraît aussi facile,
le son lui,
ne se laisse pas domestiquer si aisément.






CLIQUEZ-ECOUTEZ


















Publié dans sonoriscausa

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